Billet N°25 : « Ma bohème » d’Arthur RIMBAUD

« Ma bohème », que dire de plus ? Faut il expliquer mon choix ? Je ne le crois pas.

Ce titre est déjà évocateur de l’homme aux semelles de vent, du poète de 16 ans si précoce.  Ma bohème, son « auberge à la Grande-Ourse », ce sont tous les rêves d’aventure qui annoncent le futur Bateau Ivre. Un poème parmi les plus populaires entre tous, qui devait rejoindre un jour ou l’autre la collection.

Emmanuel BRAUDEAU m’avait dit qu’il s’installait à mi temps en Normandie, dans un   lon des bruits du monde, dans un lieu où l’on peut chuchoter avec la nature. ‘Ma bohème’, c’était pour lui, c’est du moins comme cela que je voyais les choses.

Combien d’artistes ont travaillé sur les poèmes de Rimbaud…c’est presque impossible à dire. Alain Tourneux,Conservateur du Musée Rimbaud à Charleville Mézières, s’est essayé à rassembler de très nombreux travaux d’artistes autour du poète. Le travail qu’il a réalisé dans ce Musée est considérable et remarquable. cela vaut le voyage, voyage étonnant de font des centaines d’artistes du monde entier pour marcher sur les pas de Rimbaud.

Je vous laisse découvrir ce troisième billet-poème de Rimbaud :

Titre du poème : Ma bohème

Auteur : Arthur RIMBAUD

Oeuvre originale : Emmanuel BRAUDEAU

Texte intégral :

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal;
Oh! là là! que d’amours splendides j’ai rêvées!

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!