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Billet 15 : Mon rêve familier de Paul VERLAINE

Lire et relire Verlaine, c’est boire une langue si fluide qu’elle en chante…

Titre du poème : Mon rêve familier

Auteur : Paul VERLAINE (1844-1896) ; Recueil Poèmes Saturniens

Oeuvre originale : Emmanuel LARAQUE

Texte intégral :

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime

Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent

Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? – Je l’ignore.

Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore

Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Commentaires (3) Trackbacks (0)
  1. Hervé VILEZ
    15 h 50 min on 27 novembre 2010

    Un superbe poème de Verlaine: merci de nous donner l’occasion de le relire…un très grand plaisir!
    Hervé VILEZ.

  2. wild france
    17 h 25 min on 8 décembre 2010

    Très beau poème, c’est vrai et superbes images qu’il a inspirées.
    Pour provoquer un peu, je l’ai légèrement transformé… A proposer, peut-être, pour le 8 mars, non ?

    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

    D’un homme inconnu, et que j’aime, et qui m’aime

    Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait le même

    Ni tout à fait un autre, et m’aime et me comprend.

    Car il me comprend, et mon coeur, transparent

    Pour lui seul, hélas ! cesse d’être un problème

    Pour lui seul, et les moiteurs de mon front blême,

    Lui seul les sait rafraîchir, en pleurant.

    Est-il brun, blond ou bien roux ? – Je l’ignore.

    Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore

    Comme ceux des aimés que la Vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,

    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, il a

    L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

  3. Deejay
    12 h 21 min on 2 juin 2011

    Walking in the presence of giants here. Cool tinhinkg all around!

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