Paroles de détenus # 1

Se reconstruire avec des mots…

Un sujet qui me tient à coeur depuis longtemps et qui va prendre forme grâce à la confiance des organisateurs des actions culturelles en milieu pénitentiaire. On appelle cela le SPIP pour  Service Pénitentiaire d’Insertion et de  Probation.

Au delà d’utiliser seulement le billet-poème comme  support pour porter la poésie en milieu carcéral, il s’agit aussi d’aller chercher une parole intime dans ces lieux de solitude et de contrainte. Car si elle ne guérit pas les maux par elle-même, la poésie peut être un vrai chemin d’écoute de soi et de vigilance qui élève ce qui est humain en nous et mène à l’autre par le langage.

Aller proposer le verbe poétique comme chemin de reconstruction, d’extériorisation, de préparation de soi en vue d’une retour à la vie. Une vie qui dans un premier temps, dans le présent des détenus, est une vie qui ramène sans cesse à la solitude.

Ecoute, lecture. Voix extérieure qui mène à la voix intérieure de l’écriture…jusqu’à l’édition, voix qui sort au grand jour.

A travers un programme constitué d’une période de partage, d’écoute, de lecture de poésie,  suivie d’ ateliers d’écriture, l’ambition est de donner forme aux paroles de détenus, et d’aller jusqu’à les éditer sous la forme de billets-poèmes pour sanctionner le travail accompli. Et tout au long du parcours, laisser une trace des étapes parcourues ensemble, distribuer des billets-poèmes comme autant de symboles d’une langue en mouvement.

Le saviez-vous ? Contrairement à la vie courante où les bibliothèques municipales ont une faible demande de poésie,  les bibliothèques pénitentiaires connaissent une demande forte et régulière de poésie.

Parce que la poésie se fraye un passage dans tous les méandres de la condition humaine et de l’intime, elle parle un langage sans bavardage à des hommes et des femmes en détention. C’est sûrement la raison pour laquelle elle sied à tous les lieux de contrainte.

Un programme que je vous invite à suivre sur ce site-blog dans la mesure des autorisations que je pourrai avoir de la part des autorités pénitentiaires

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