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Vendredi 11 décembre 2009
Venez à la rencontre du billet-poème…le vendredi 11 décembre.
Marché de Noël des Créateurs
organisé par la Mairie de Paris
Quand ?
le vendredi 11 décembre
de 10h00 à 19h00 .
Où?
Entre les stations de métro HOTEL DE VILLE et SAINT PAUL
Une occasion d’offrir de rencontrer les créateurs et d’offrir des cadeaux dont vous connaissez l’histoire…
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22 h 55 min on 11 décembre 2009
Bonsouâr,
J’apprécie beaucoup votre initiative. Elle est originale et prometteuse parce qu’elle peut se décliner de multiples façons.
J’ai acheté 3 de vos billets. Le Hugo pour ma mère, le superbe Huysmans pour ma kopine et le Clancier pour mouah.
Maintenant les critiques hein bon. Je trouve qu’en général vos illustrations, le choix des couleurs, la mise en page partent trop dans le subtil voire le raffiné. Il manque la vigueur, voire la véhémence. Que diriez-vous d’un poème et d’une illustration s’inspirant du futurisme ? Et puis la poésie, c’est aussi une culture urbaine avec le slam. Voilà quelques pistes en perspective, je trouve hein bon.
Revenons aux compliments (mais si, mais si allez). Mister Lebeau, j’ai bien apprécié cette idée de billet poétique inspiré du billet de banque, le langage du divin superflu face à l’envahissant langage utilitariste actuel. Alors j’y réponds par un de mes poèmes.
« le titre n’a rien à voir avec le texte
caporal normal, l’heure est grave
les mots tombent comme des bombes
dans les guides d’achat et les modes d’emploi
votre mission consistera à :
1 – vous infiltrer à travers les lignes de texte ennemies
2 – pénétrer dans l’hôpital de campagne du dictionnaire
3 – reconnaître chacun des milliers de mots allongés dans les lits à étages installés à chaque page
4 – examiner devant chaque matelas ce que l’ennemi appelle dans sa propagande « la définition »
il s’agit de la description des symptômes de la maladie sémantique
chaque mot a des symptômes différents
toutes les forces armées de la langue française sont affectées par cette maladie
5 – endormir les civils qui vous lisent / écoutent actuellement
avec la grosse seringue poétique qui est dans votre paquetage
6 – oto-rhino-laryngologiser, voire gynécologiser et même obstétriquer tout
ce qui sera à portée de tir de votre capacité à y comprendre quelque chose
pas de quartier, caporal !
cette mission est vitale pour l’avenir de la patrie linguistique
et en revenant de mission, montez-moi le courrier
rompez !
…
je charcute la carcasse des palabres
je chahute la barbaque des palabres
ces bons gros mots bedonnants et nichonnants
je m’en vais leur faire faire un p’tit parcours du combattant des familles
ça va transpirer dans le train fantôme
ça va saigner dans l’assiette
ça va chier dans la nature
ça va crapahuter dans les oeuvres complètes de marcel bretelle
ça va pas se carapater chez guignol ou chez nagui
et pour ça, hein, pour ça
1 – y’a qu’à arnoldschwarzeneggeriser les néologismes et les tripes
2 – y’a qu’à woodyalleniser les budgets prévisionnels et la cellulite
3 – y’a qu’à dévergonder la grammaire à la missionnaire
4 – y’a qu’à enlever le bas des hauts de bilan
5 – y’a qu’à vitrioler la crème anti-rides
6 – y’a qu’à diabètocholestéroliser le collagène et la silicone – des mots
et avec ça, hein, avec ça
va y en avoir de la valeur ajoutée à discounter
va y en avoir des ressources humaines à exécuter
ça va en faire de la productivité pour le dynamitage
ça va en faire du zéro stock / zéro défaut pour le sabotage – des mots
et comment ça va se finir tout ça, hein ?
ça va expulser la comptabilité analytique et la syntaxe
ça va éructer la statistique lexicale et le nasdaq
je m’en vais foutre à la poubelle les calculs du bedon et le calcium du nichon
je m’en vais pas trier les déchets
je m’en vais tout foutre en tas dans les guides d’achat et les modes d’emploi
et après, hein, y’a pas
1 – faut décongeler les mots grippés et qui ont la fièvre
2 – faut bourrer de sirop les mots trop timides et qui toussent
3 – faut éponger à la couche-culotte les mots trop discrets et qui s’oublient
4 – faut asperger de désherbant les mots trop confus et qui s’emmêlent
5 – faut encastrer dans une cadillac décapotable les mots trop bonnards et qui
décoiffent
6 – faut balancer une tondeuse aspirante sur les mots bien peignés à la mode
et enfin, hein, y’a pas
je chargerai à la baïonnette
cette bonne grosse boîte crânienne
tirée par toute cette carcasse
poussée par toute cette barbaque
mais j’vais vous dire
dans cette bonne grosse boîte crânienne
dans cet hôpital de mots malades
les microbes tue-mouche
les bactéries attrape-blatte
c’est vous
c’est vous
espèces de sporozoaires
bande de microcoques
demi-portions de trichophytons
parfaitement, trichophytons !
vous êtes votre propre virus attrape-couillon
…
pour arrêter de parler avec les mots de votre ennemi intérieur
votre mission-suicide consistera à :
7 – vous allonger sur la table d’opération
8 – vous accoucher vous-même, tas de crevards
et puisqu’il faut hablar en prose pour que vous understandiez quelque chose
prenez pour de l’argent comptant le premier degré de ce texte
en attendant, je donne cette bouillie de mots aux bébés-poèmes qui ronflent sous vos amygdales
maternité de dien bien phu, mardi 9 décembre 2017″