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oct/09
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Un billet de mots 1

Depuis le début de cette aventure éditoriale, la mise au point de la forme a été l’une des tâches les plus importantes. Le projet initial (cf le Manifeste) est resté la base de tout le travail, en revanche, le choix du support papier et de l’identité graphique, le travail sur le logo ont été déterminants.

Depuis le début donc la forme était celle du billet, seul feuillet qui circule de mains en mains sans se perdre depuis des lustres. Autre intérêt , cette forme pose la question de l’argent, et met en perspective la valeur des mots versus la valeur argent. C’est un double jeu qui n’élude pas l’une des questions majeures de notre société de consommation : l’argent.

Il y a donc un jeu sur la forme de l’argent et un jeu essentiel sur la forme du livre.

Les billets-poèmes suspendus

Les billets-poèmes suspendus

Le livre en une seule page, déposé comme tel à la Bibliothèque Nationale de France, qui interroge la forme du livre pour mieux tenter de dépasser l’apparente fatalité des très faibles tirages pour la poésie.

Sous cette forme, il y a une réelle ambition d’inviter/inciter tout un chacun à se faire ‘passeur ‘ de poèmes. Quelle forme peut mieux se faufiler, se frayer des chemins nouveaux imprévisibles, que celle du billet ?

Billet péruvien

Le papier enfin a été une rencontre inattendue. Dès que j’ai touché ce papier et écrit le nom de la référence au crayon dessus, dans le show-room d’Antalis, grossiste leader en distribution de papiers de création, j’ai senti une différence immédiate. Ecrire dessus est une sensation dingue…ça glisse tout seul, et quelle douceur !

Puis ensuite j’ai découvert qu’il était indéchirable, car synthétique (mais recyclable en cas de besoin), qu’il résistait à toutes les agressions habituelles (eaux, graisses, etc…).Et là, il s’est imposé comme LA solution. J’ai aussi pensé aux billets australiens et néo-zélandais, qui sont aussi indéchirables. Le choix était fait.

J’ajoute ensuite l’expérience APRES impression. Billet chiffonné, mis en boule, passé à la machine à laver le linge…et là, belle surprise : il vieillit comme un vieux cuir, il se patine comme une peau ridée…j’adore l’idée.

Billet doux, billet d’humeur, billet tanné par le ‘passage’…

Un atout qui en multiplie encore les usages, la liberté du lecteur. Que l’on veuille le garder précieusement comme marque page ou dans une pochette plastifiée, ou que l’on veuille l’avoir au fond de sa poche avec ses clefs, au fond du sac à main, c’est le billet de tous les possibles.

Et vous, cette forme vous a-t-elle décontenancé ? Amusé ? Séduit ?  Agacé ?

Commentaires (4) Trackbacks (0)
  1. vigouroux isabelle
    15 h 38 min on 22 novembre 2009

    ce petit billet me plait beaucoup, ainsi que le petit présentoir abat-jour en librairie (très fin et.. poétique !)
    peut être envisager à terme une formule avec un petit bout détachable, genre post-it, de façon à pouvoir joindre un petit mot à celui à qui on l’envoie par courrier (bon anniv,bonne année, bonne retraite..) au lieu d’envoyer une carte classique ;
    bonne chance à ce doux petit billet !

  2. Jean93
    9 h 52 min on 7 janvier 2010

    Ma belle mère est une dame de 84 ans.
    Dans son petit village de 800 personnes, elle a créé une bibliothèque municipale qu’elle tient bénévolement 3 jours par semaine. Ses mots pour saluer votre initiative avaient la magie d’un ciel étoilé! Elle dit que c’est le plus léger cadeau de Noël jamais reçu, mais qu’il est le plus lourd de sens par ce qu’il signifie et apporte.

  3. FB@JC
    9 h 58 min on 7 janvier 2010

    Les billets de poésie m’ont immédiatement fait penser aux « vouchers » que l’on trouve notamment au Royaume-Uni et aux Etats-Unis…

    Ils se présentent sous la forme de chéquiers cartonnés, dans lesquels l’on retrouve des coupons détachables et personnalisables, le talon restant dans le chéquier, mais reprenant les références et la colorimétrie du chéquier détaché.
    Ces « Vouchers » peuvent facilement atteindre des prix avoisinant les 7.5 et 10 €, les plus élaborés pouvant atteindre 15€/20€, mais un packaging complémentaire (stylo avec une illistration/crayon/stickers, coffret de rangement etc.) justifie le complément de prix.

    Vos billets pourraient ainsi se décliner par chéquier, selon des thèmes accrocheurs (amour, femmes hommes, mères, pères, jeunesse, passion, chiens, chats, bébés, eros, etc.), vendus individuellement ou dans un package plus élaboré par thèmes (famille/amitié/animaux etc.), par poète/écrivain, ou par illustrateur/peintre.

  4. nicolas
    9 h 59 min on 7 janvier 2010

    Je travaille actuellement sur des projets qui vont un peu dans ce sens, comme des carnets de tickets repas, thématiques, pour des Musées notamment. Les rencontres occasionnées par cet entreprenariat en poésie sont étonnantes et généreuses, et les pistes de développement sont très diverses. Le support permet d’imaginer un potentiel dans le domaine du relationnel (billet-poème à la place d’un bonbon sur l’oreiller dans les grands hotels) et de l’événementiel (billeterie, ventes à la criée, animations). Dans la vente additionnelle aussi (fleuristes, maîtres chocolatiers) .

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